Qu’est-ce que c’est et comment l’économiser ?
Définition

Mise en perspective
Aujourd’hui nous allons voir comment prendre en considération l’eau virtuelle.
On différencie l’eau virtuelle de l’eau domestique du fait de la relative invisibilité de la première.
En effet, on se rend bien compte sur notre facture d’eau, ou même en ouvrant le robinet quotidiennement, qu’une certaine quantité d’eau est utilisée. On peut économiser cette eau domestique de nombreuses façons, comme en coupant le robinet pendant qu’on se brosse les dents, qu’on se savonne les mains ou pendant la douche … Ça fera l’objet d’un autre article, car chaque goutte compte, et chacun.e fait sa part comme iel peut !
Voyons comment réduire notre empreinte eau.

3 pistes faciles pour agir efficacement
Au niveau mondial, c’est la production d’énergie, avec 59 %, qui est la plus consommatrice d’eau.
Ensuite vient la consommation domestique avec 18 %, l’agriculture avec 12 % (on ne compte ici que l’irrigation, mais en vérité il y a également une importante dépense énergétique qui est comptée dans la première catégorie) et enfin l’industrie avec 10 % (idem).
L'énergie et les transports
Les industries extractives consomment de plus en plus d’eau, et en particulier les industries pétrolière et gazière qui l’utilisent pour augmenter la pression dans les puits afin d’extraire plus d’hydrocarbures et plus rapidement, notamment avec la fracturation hydraulique.
Il est à noter qu’un pays comme la France ne menace pas ses propres ressources énergétiques puisque son pétrole est importé.
La France n’est pourtant pas exempte d’empreinte eau liée à l’énergie, mais comme cette empreinte s’applique à l’étranger, elle passe tout simplement à la trappe quand on parle du bilan carbone ou de la consommation d’eau de ses citoyens !

Choisir et économiser son énergie ...
À titre individuel, il est possible de contrôler l’origine et la quantité d’énergie que nous consommons en :
- changeant pour un fournisseur d’énergie verte.
- améliorant son logement en utilisant des matériaux biosourcés pour réaliser ses travaux.
- produisant ses propres ressources en eau, en chauffage et en électricité.
… et nos déplacements.
Notre façon de nous déplacer compte énormément dans la consommation d’énergie. Pour la réduire, nous pouvons :
- reconsidérer les voyages à l’autre bout du monde (moins souvent, moins loin, 2 mois tous les 3 ans plutôt que 3 semaines tous les ans …?)
- privilégier le train à l’avion pour les déplacements de moins de 1000 km
- covoiturer avec les collègues pour les trajets professionnels, ou avec des inconnu.e.s pour les déplacements ponctuels
- choisir les transports en commun quand c’est possible
- utiliser le vélo ou la marche pour les trajets courts plutôt que la voiture (et en plus c’est bon pour la santé ! ) … le roller ou la trottinette, ça marche aussi !

Petit aparté qui donne de l’espoir :
Des solutions concrètes ont fait leurs preuves. Par exemple, en Suisse, la population s’est accrue depuis 1975 mais la consommation totale d’eau a diminué. En effet, en 1981, 500 litres par habitant et par jour étaient consommés ; en 2011, cette consommation est de 350 litres environ. Cette baisse est due notamment aux efforts de l’industrie. Une bonne gestion de l’eau est donc possible avec une maîtrise des coûts. Cependant, le pays conserve une forte marge de progression : avec les canons à neige et l’industrie des loisirs pour les sports d’hiver qui utilisent de plus en plus d’eau.
L'alimentation
Végétaliser tes assiettes
Tu auras compris que les fruits, légumes et autres produits d’origine végétale sont beaucoup plus économes en eau que les produits d’origine animale (industries laitière et fromagère, œufs, viande, poisson …).
On t’a fait un article ici pour t’aider à végétaliser tes assiettes !

Manger local
Limiter le gaspillage alimentaire
Les applications Too good to go et Phénix (on a un code de parrainage) te permettent de géolocaliser les commerces qui vendent à petit prix des paniers surprise. Magasin bios, boulangeries, traiteurs, grandes surfaces … tout le monde s’y met ! Une excellente manière de revaloriser ses invendus.

Et quand on a la flemme ?
Dans la mesure du possible, évite de te faire livrer via des plates-formes en ligne telles que UberEat, Deliveroo ou JustEat :
- La qualité des aliments est basse : ultra-transformés, leurs empreintes eau et carbone sont élevées.
- Ce type de livraison nécessite des emballages jetables.
- Les livreurs à scooter utilisent de l’essence, et qu’ils soient motorisés ou à vélo, ils ont un statut souvent très précaire (salaires très bas, pas de sécurité sociale en cas d’arrêt, pas de droit au chômage etc.)
- La plate-forme prélève des frais élevés : les restaurateurs doivent donc rogner soit sur la quantité, soit sur la qualité …
Que faire, donc, quand on a la flemme ? On appelle son resto préféré et on va avec ses boîtes faire une petite marche pour récupérer les précieux plats ! Marge conservée pour les restaurateur.ice.s, pas de boîte inutile, zéro émission pour le transport, et du contact humain en bonus !

Les vêtements
La fast fashion fait de l’industrie textile l’une des plus polluantes au monde.
La fast-fashion, c’est l’accélération du nombre de collections annuelles, avec tout ce que ça implique : matières et finitions de mauvaise qualité, économies sur tous les plans et produits peu durables. Coucou l’obsolescence programmée !
En effet, les vêtements de fast-fashion sont majoritairement produits à partir de dérivés d’hydrocarbures : les fibres synthétiques telles que le polyester, les polyamides, ou encore les fibres acryliques.
Ainsi, ce sont 70 millions de barils de pétrole utilisés chaque année pour la seule fabrication du polyester. On est au top de la consommation d’eau virtuelle ! Et c’est sans compter les solvants, colorants et autres enduits qui plus est, sont rejetés dans les cours d’eau, polluant durablement les eaux locales et les nappes phréatiques.

Les vêtements de fast fashion sont majoritairement produits en Asie : Chine, en Inde, au Pakistan ou au Bangladesh.
Outre la distance que le vêtement parcourt entre sa production et son arrivée dans la boutique du coin (trajet = carburant = eau nécessaire à son extraction), il est important de rappeler les conditions de travail des ouvrièr.e.s qui manipulent des textiles et des produits nocifs à une cadence infernale et pour un salaire ridicule, le tout dans des conditions de vétusté extrêmes.
Donc :
• opter pour des vêtements fabriqués localement (et on lit les étiquettes!)
• favoriser les matières naturelles peu gourmandes en eau telles que le chanvre
• shopper seconde main pour ne pas participer à la boucle infernale de la surproduction !
Bonus consommaCtion :
La méthode BISOU (et pas seulement pour les vêtements) . Quand tu as un projet d’achat, passe-le à travers ces filtres :
Besoin : à quel besoin répond cet achat ?
Immédiat : est-ce que ça peut attendre ?
Semblable : ai-je déjà quelque chose qui remplit la fonction attendue ?
Origine : géographique, sociale, fabrication …
Utile : si cet objet ou ce vêtement va me servir une à 5 fois, je privilégie l’emprunt ou la location.